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  • Photo du rédacteurFlying Butterfly

Exégèse du Vol du Papillon

Dernière mise à jour : 7 nov. 2020

Pour essayer de m'envoler au-dessus de l'atmosphère lourde du confinement qui me pèse déjà alors que l'on en est qu'au 4e jour, j'ai Googlé "Le vol du papillon" pour tenter de comprendre ma passion pour ses bestioles colorées. J'en ai recueilli quelques belles images, quelques citations et un texte paru dans Libération que je trouve assez sympa et que je reproduis ci-dessous.


Les images tout d'abord, sur Pinterest bien sûr avec une prédilection pour le fuschia et ses nuances https://www.pinterest.fr/severinemazuy/vols-de-papillons/



A contrario, cette phrase de Faulkner que j'aime beaucoup : "Le bonheur est un état rétrospectif" et que m'a fait connaître mon mari mais qui s'apparente davantage pour moi à la nostalgie plutôt qu'au bonheur proprement dit.

Bref, il y en a plein sur Evene, le site des citations de toutes sortes. http://evene.lefigaro.fr/citations/mot.php?mot=papillon



Un battement d'ailes de papillon peut, dit-on, déclencher une tempête à l'autre bout de la planète. C'est faux, mais ce n'est pas bien grave : cette image spectaculaire sert avant tout à faire imaginer comment, dans certains phénomènes non linéaires, un petit rien peut avoir à terme des conséquences colossales. L'image inverse est plus rarement agitée : quel effet une tempête a-t-elle sur le pauvre papillon et ses fragiles ailes ? Eh bien c'est simple : flanquez l'animal dans une soufflerie et regardez donc ce qui se passe.

L'expérience a récemment été tentée à l'université d'Oxford. Pas pour le plaisir de maltraiter des insectes (par exemple en les plaquant contre la grille du fond sous l'effet de ventilos déments) mais au contraire pour essayer de comprendre les mécanismes du vol si délicat du papillon. Car, oui, cinquante ans après le premier Spoutnik, quinze ans après la première saison du feuilleton X-Files, deux mois après le passage aux horaires d'été à la SNCF, l'humanité ne sait toujours pas exactement comment les papillons font pour se propulser dans les airs.

Bien sûr, on a là-dessus quelques idées, sans avoir de modèle complet. Le vol du papillon ressemble à la déambulation d'un homme saoul, dans les trois dimensions de l'espace qui plus est. C'est déjà original. Mais il y a pire : selon les équations de l'aérodynamique, un papillon ne devrait même pas parvenir à décoller. Trop lourd, mal foutu, inconnu chez Aéroports de Paris et même pas de site Internet !

Le zoologiste danois Torkel Weis-Fogh, qui naquit en 1922 à Aarhus et se suicida le 13 novembre 1975 à Cambridge, avait trouvé une partie de la solution : le «clap and fling». Au décollage, le papillon plaque ses ailes l'une contre l'autre à la verticale : c'est le «clap». Ceci a pour effet de chasser brutalement l'air. Aussitôt l'insecte les rouvre rapidement en pivotant : c'est le «fling». L'afflux d'air entre les ailes accroît la force ascensionnelle (nous résumons). Pour le reste, on ne savait pas trop.

C'est pourquoi deux zoologistes d'Oxford ont entraîné des papillons vulcain (Vanessa atalanta, assez courant en Europe) à voler vers une fleur artificielle placée au bout du tunnel de la soufflerie. Puis ils ont envoyé un léger flux de fumée pour analyser les mouvements de l'air autour des ailes de leurs cobayes. Ils ont ainsi observé quantité de choses merveilleuses et complexes, comme des «captures de sillage» : l'énergie du tourbillon produit par un battement d'ailes est récupérée et mise à profit par le battement suivant. Bref, le papillon n'est pas saoul du tout, il est économe et «maîtrise une large combinaison de mécanismes aérodynamiques», affirment les auteurs de l'étude dans la revue Nature (vol. 420, n°6916, pp. 660-4).

On a également étudié le vol de la chauve-souris en soufflerie, avec des résultats tout aussi passionnants, et sans déclencher le moindre cyclone aux antipodes.

Edouard Launet


Voilà, c'était ma touche de légèreté du jour, en ces temps graves et anxiogènes.

Belle journée virevoltante à tous.




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