top of page
  • Photo du rédacteurFlying Butterfly

Mon amour des villes

Dernière mise à jour : 7 nov. 2020

La pandémie a démontré la fragilité des villes où les clusters se sont développés plus facilement et là où le virus a circulé plus librement. Le besoin d'extérieurs, balcons jardins et terrasses s'est fait cruellement ressentir pour ceux qui en étaient dépourvus. La passion de jardiner ou cultiver son potager ou de simples herbes s'est éveillée chez plusieurs d'entre nous.


Ayant la chance d'avoir une grande terrasse adjacente à mon appartement et de vivre à Montrouge, ville-village parsemée de micro-jardins, à quelques pas de Paris, de ses grands parcs et jardins, après avoir eu le privilège de vivre plus de 30 ans face au Parc Montsouris, je suis restée amoureuse de Paris et citadine dans l'âme parce qu'originaire de Beyrouth même. Non que je dédaigne campagnes et montagnes, bords de mer, de lacs ou de rivières, villages et bourgs perdus mais j'aime viscéralement la ville, dans toute sa splendeur, sa foultitude de quartiers chics ou populaires, ses bars et bistrots, ses musées et cinémas, ses maisons et immeubles.


En farfouillant un peu sur le "Monde d'après", cette nébuleuse indéfinie (et infinie) sur laquelle tout le monde planche en ce moment, j'ai trouvé un article intéressant de Jean-Marc Offner qui scrute les tendances contrastées de sa résilience tout en questionnant les arbitrages et les compromis attendus au lendemain de la crise sanitaire. Cet urbaniste intelligent a su prendre la mesure de la crise du coronavirus pour proposer des choses précises, loin de la démesure des mégalopoles, entre villes et campagnes, ces fameux no mans land ou villes dortoirs sans identité propre et que l'on nomme de manière plus neutre le périurbain. Quelques tendances se dessinent.


Vue aérienne de Beyrouth maintenant ! Un peu angoissant et massacré, j'avoue et pas un modèle de ville à vivre ! Mais on s'y attache en pestant et recherchant le Beyrouth d'avant la guerre ou ce qu'il en reste !


Tout d'abord, "le futur urbain sera plus vert. Plus vert dans les villes qui réapprendront à faire place au vivant, dans des périphéries retrouvant les pépites maraîchères ou forestières de leur passé, dans un périurbain recréant des liens avec une nature perturbée par le productivisme agricole. La demande de nature s’adresse à toutes les catégories d’espaces.


Deuxième tendance attisée par ces deux mois de chants d’oiseaux, le rejet de la multitude : trop de monde dans les transports, trop d’usagers sur les trottoirs, trop de touristes… Congestion, saturation, la surcharge sensorielle évoquée en sociologue par Simmel (1903) à propos du Berlin de la fin du XIXe siècle paraît insupportable à certains. Mais d’autres se disent heureux de retrouver animation et côtoiement, après des semaines de confinement. Jusqu’à cet arrêt forcé, les grands rassemblements événementiels se portaient bien. Là encore, le curseur va du moine chartreux taiseux au disc-jockey polyglotte, mais les arbitrages individuels savent jouer avec les espaces et les temps. Aux responsables locaux d’ouvrir l’éventail des possibles. Une grande ville peut avoir ses lieux et ses moments de silence, un bourg rural connaître foule et animation, à ses rythmes. Il y a moult façons de conjuguer les gradients d’intensité.


Dans cette ambiance de temps suspendu, s’est enfin amplifié l’éloge du voisinage...


Quel territoire "périurbain" demain ?


Entre une offre aux évolutions nécessairement incrémentales et une demande toujours hétérogène, la réponse pertinente est dans la démultiplication des propositions urbaines et territoriales ; pas dans la promotion d’une panacée spatiale. Des compromis sur mesure, entre le proche et le lointain, pourront ainsi s’élaborer de façon souple pour répondre à des pratiques et des aspirations différenciées.


La préparation de l’après-Covid (ou de l’avec-Covid) mais aussi et surtout la mise en œuvre de la transition écologique nécessitent débats et négociations sur les nouveaux compromis à élaborer en la matière."


Du travail en perspective pour les urbanistes intelligents, non susceptibles de fabriquer du prêt-à-porter standard mais de faire de la véritable couture sur mesure. On meurt d'envie de voir le résultat !

38 vues0 commentaire
bottom of page