Comme le précise le Monde du 23 avril 2020 : "Dix-huit mois : c’est le temps évalué et espéré par les chercheurs pour la mise au point d’un vaccin contre le nouveau coronavirus. Cette durée peut paraître longue pour une population confinée, interdite de sortie faute de traitement. Mais l’urgence sanitaire de la situation a pourtant fait que ce délai a été très largement raccourci : normalement, il faut en général une dizaine d’années pour créer un vaccin." Pourquoi tant de temps ? Comment travaillent les chercheurs ? Pourquoi peut-on aujourd’hui aller plus vite ? Pourquoi un vaccin est-il nécessaire pour enrayer la pandémie ? Eléments de réponse en vidéo avec Odile Launay, infectiologue et directrice du centre d’investigation clinique (CIC) à l’hôpital Cochin, pour en savoir plus.
Les équipes de chercheurs avancent sur l'élaboration d'un vaccin contre le nouveau coronavirus, mais toutes sont unanimes : il va falloir plusieurs mois pour le mettre au point, il ne permettra donc pas d'enrayer l'épidémie de coronavirus actuelle. En effet, il ne suffit pas seulement de trouver la bonne formule, le vaccin doit ensuite être testé sur les animaux, puis sur les humainset ce, à chaque étape de son processus de fabrication. Au total, il faut compter entre 6 et 36 mois pour la production, le conditionnement et la livraison auprès des différents pays concernés qui vont à leur tour effectuer des contrôles de qualité. "Obtenir un vaccin efficace, non toxique et donc utilisable prend des mois voire plusieurs années. (Journal des Femmes - Santé)
Connaître le virus :
● Pour faciliter la mise au point de vaccins et de médicaments antiviraux, il est primordial de connaître la biologie du virus.
● Ce que l’on sait du SARS-CoV-2 : c’est un virus à ARN, une version en quelque sorte simplifiée de l’ADN, dont le génome comprend une dizaine de gènes. Les protéines de surface (S) qui couronnent l’enveloppe des particules virales sont celles qui permettent au virus de s’accrocher aux cellules pour les infecter.
Les trois vaccins les plus avancés proposent tous une approche différente :
Un premier vaccin est développé par l’Institut de biotechnologie de Beijing. Il est composé d’un vecteur viral, un adénovirus de type 5 modifié génétiquement pour exprimer la protéine de surface du SARS-CoV-2. D’après le rapport de l’OMS, c’est le candidat le plus avancé. Les essais cliniques de stade 2 démarrent en avril 2020.
Un deuxième vaccin est conçu par Inovio Pharmaceuticals, une société de biotechnologie américaine. Cette dernière a opté pour un vaccin à ADN.
Un troisième candidat vaccin est mis au point par Moderna Therapeutics, une start-up installée près de Boston, aux Etats-Unis. Il a été le premier à commencer les essais cliniques. Il contient des ARN messagers créés en laboratoire pour reproduire la protéine de surface du coronavirus, une fois traduits et arrivés dans la cellule. o D’autres candidats vaccins proviennent du CEPI (Coalition for Epidemic Preparedness Innovations), une association internationale à laquelle collaborent des organisations publiques, privées, civiles et philanthropiques, avec pour objectif de développer des vaccins contre les épidémies futures. Au premier trimestre 2020, le CEPI finançait déjà huit projets de vaccins contre le SARS-CoV-2, lesquels incluaient des vaccins recombinants, des vaccins protéiques et des vaccins à base d’acides nucléiques. o En attendant les vaccins, une autre solution prometteuse consiste en la méthode éprouvée utilisée contre la rage (sérothérapie passive) : injecter le sérum de personnes guéries ou des anticorps antiviraux capables de neutraliser le virus. Elle est réservée aux cas les plus graves. Des essais ont été pratiqués avec des résultats encourageants.
● En accélérant les phases de développement et de production : o Les entreprises du vaccin s’associent pour accélérer la mise à disposition d’un vaccin en combinant leur savoir-faire technologique et de production. o Au total, on comptait 150 candidats vaccins à l’étude dans le monde contre le coronavirus en avril 2020.
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